Comme chaque trimestre, la FEVAD et l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie proposent le baromètre de l’e-commerce en France. Ce premier trimestre 2020 avait commencé plutôt normalement en janvier et février, mais la crise du Covid-19 et les mouvements sociaux de début d’année ont impacté les ventes et bousculé les habitudes des acheteurs en ligne.
Pour aller à l’essentiel, voici les principaux chiffres de ce premier trimestre qui seront développés plus bas :
40 millions d’acheteurs en ligne au premier trimestre 2020.
Hausse du chiffre d’affaires de +1,8% par rapport à 2019, contre 11,9% entre 2018 et 2019. Plus faible croissance depuis la création du baromètre.
Hausse du nombre de sites e-commerce actifs de +20 000 sites sur un an (+11%), portant le total à 200 650 sites e-commerce.
Croissance des sites BtoC de +7,7%, comme en 2019, en grande partie grâce aux ventes alimentaires, aux produits techniques et culturels, ainsi qu’aux jeux/jouets.
Recul des sites BtoC non alimentaires et BtoB, à cause du confinement et de la baisse d’activité des entreprises.
Hausse des volumes de vente sur les marketplaces de +5,5%, en grande partie grâce au mois de mars avec +8% de croissance, les places de marché ayant permis à beaucoup de magasins physiques de continuer à vendre durant le confinement.
Pour avoir un peu de recul sur cette crise sanitaire inédite, les mêmes organismes ont aussi dévoilé les résultats d’un sondage sur les comportements d’achats durant le confinement.
📉 Covid-19 : une croissance historiquement basse
Ce sont donc 40 millions d’internautes qui ont acheté en ligne lors de ce premier trimestre 2020, un chiffre similaire à celui du premier trimestre 2019 avec 39 millions.
Niveau chiffre d’affaires, Médiamétrie rapporte une hausse de 1,8%, la plus faible croissance depuis la création du baromètre e-commerce, à priori en 2016. Il en va de même pour les autres indicateurs, en hausse mais à la croissance affaiblie :
+4,2% de transactions avec 424 millions de transactions
25,3 milliards d’euros dépensés
+2,8% du nombre moyen d’achats par acheteur (contre +19% en 2019)
Le panier moyen est toujours en baisse, de 2,3%, ce qui suit la tendance logique de ces dernières années.
Quant au nombre de sites marchands, il augmente sur ces trois premier mois avec +11% de sites e-commerce, soit 200 650 boutiques en ligne au total. Ce chiffre devrait encore augmenter avec l’arrivée des commerces de proximité dans le e-commerce.
🍎 Les secteurs différemment impactés
Le mois de mars a vu le début du confinement, et une augmentation de vente en ligne portée par quelques types de produits. +21% de ventes au mois de mars par rapport à 2019, grâce à la vente alimentaire, entre le drive et les livraisons à domicile, sans oublier les produits culturels et techniques, ainsi ques les jeux et jouets. Logique : on passe plus de temps à la maison, donc plus de repas à préparer et plus d’activités à trouver.
Malgré les difficultés de livraison et d’approvisionnement, les e-commerçants français ont donc relevé le défi pour livrer des produits de première nécessité et des équipements liés au télétravail et à l’école à la maison.
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Ce sont les autres secteurs du B2C qui ont payé le prix de ce confinement, en particulier l’habillement, l’ameublement et la décoration. De manière générale, une majorité de sites non-alimentaires ont vu leurs chiffres baisser.
Le B2B a lui aussi connu une croissance limitée, à cause de l’activité réduite de bon nombre d’entreprises, certaines même complètement à l’arrêt. Avec une croissance de +4,5% contre 11,4% sur les 12 derniers mois, liée en partie au recul de 7 e-commerces sur 10 au mois de mars.
💻 Les ventes sur les marketplaces et depuis un ordinateur en progression
Les places de marché ont continué leur progression, en particulier au mois de mars avec +8% de volume d’affaires (contre +2,8% en janvier et -2,2% en février), portant la progression à +5,5% sur le trimestre. C’est notamment grâce à elles que les commerces de proximité ont pu continuer à vendre malgré la fermeture de leurs locaux.
Autre conséquence de ce confinement, la baisse de ventes sur smartphones et tablettes, avec -0,5% sur le trimestre. Les gens restant chez eux en majorité, le mobile a été moins utilisé. C’est aussi lié à la baisse de vente de produits de mode, de transport et de billetterie, qui étaient parmi les plus commandés sur smartphone. Une aubaine pour l’ordinateur qui est devenu le premier appareil utilisé pour commander en ligne sur ce trimestre.
🦠 Etude sur les comportements d’achat en ligne durant le confinement
On sort du cadre des chiffres du trimestre pour vous proposer quelques résultats d’une étude de Médiamétrie en partenariat avec la Fevad, concernant l’e-commerce durant le confinement.
La Directrice du département d’analyse des consommateurs de Médiamétrie résume ce confinement e-commerce :
« Si les internautes n’ont pas vraiment changé leurs habitudes de consommation en ligne, la période de confinement a sensiblement impacté leur façon de consommer sur internet. A commencer par l’écran utilisé : l’ordinateur est arrivé en position n°1 pour passer commande. En outre, assez logiquement, la livraison à domicile a détrôné tout autre mode de livraison. » – Jamila Yahia-Messaoud, Médiamétrie
Pour 51,4% des interrogés, l’utilisation de l’e-commerce leur permettait « d’éviter de s’exposer au risque sanitaire. » Logique donc de voir 85,8% des livraisons effectuées à domicile, pour éviter d’aller récupérer les produits commandés en ligne en magasin ou via le drive.
Ces comportements auront un impact sur la suite : 35% pensent que leurs habitudes d’achats en ligne durant le confinement perdureront après, et 74,7% des consommateurs souhaitent un service de livraison chez les commerces de proximité.
Sources : fevad.com
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