La Fevad, fédération du e-commerce et de la vente à distance, a réalisé une enquête auprès de 136 e-commerçants français entre le 23 et le 25 mars, posant plusieurs questions sur l’état de leur activité, leur ressenti et les mesures prises depuis le début de la crise du coronavirus.
La majorité des e-commerce restent ouverts, mais dans la difficulté
94% des sites de vente en ligne sont toujours ouverts, ce qui est encourageant. Sûrement plus impactées, les enseignes ayant au moins un magasin physique sont 8% à interrompre leur activité, contre 4% chez les pure-players. Nous vous disions dans un précédent article qu’en parallèle 42% des clients achetaient plus en ligne que d’habitude, ce qui explique sûrement ce choix de rester disponible.
Mais dans les conditions actuelles, cela passe pour plus d’un tiers des e-commerçants par une adaptation et une réduction de l’activité.
76% des sites e-commerce ont vu leurs ventes chuter depuis le 15 mars, pour la moitié la chute dépasse même les 50%… Certaines boutiques en ligne ont même franchi le cap des 70% de perte de chiffre d’affaires. Parmi les secteurs les plus touchés, on compte :
La mode
L’équipement de la maison
L’automobile
Seuls 18% des sites e-commerce ont un chiffre d’affaires en hausse, les secteurs suivants ayant enregistré les plus fortes hausses :
Alimentaire
Téléphonie, informatique
Produits culturels et éducatifs
Une organisation du travail adaptée : télétravail et modification des livraisons
Comme beaucoup de domaines d’activité, l’e-commerce doit aussi adapter ses conditions de travail : 82% des entreprises interrogées sont en télétravail. 66% ont cependant dû utiliser le chômage partiel proposé par le gouvernement français (comme de nombreux pays européens touchés), permettant de prendre en charge 84% du salaire net par l’Etat. 22% ont carrément fermé certains de leurs sites.
La logistique a elle aussi été très fortement impactée : 85% des e-commerçants constatent un délai plus long pour livrer les colis, 29% ont eu des annulations de commande. La faute aux difficultés rencontrées dans leurs propres entrepôts, pour gérer les commandes en effectif limité, avec des mesures d’hygiène et de sécurité obligatoire, mais aussi avec les prestataires logistiques qui ont souvent aussi réduit drastiquement leur activité.
Les principaux problèmes rencontrés à ce niveau sont les difficultés d’approvisionnement qui touchent 40% des sondés, 48% se préparant à ce que ça leur arrive aussi.
Pour s’adapter au ralentissement des livraisons et aux fermetures des bureaux de poste et points retraits, un tiers des e-commerce proposent la gratuité des frais de livraison ou des frais de livraison réduits. Une majorité de sites offre aussi un délai de rétractation de 30 à 60 jours, contre 14 jours normalement, car les déplacements sont plus compliqués pour les clients en grande partie confinés.
Effectifs réduits, logistique difficile, approvisionnement et livraisons retardés... La période est difficile pour beaucoup d'e-commerçants, alors...
Le futur est très incertain économiquement pour les e-commerçants
Un plan de soutien aux entreprises a aussi été mis en place par le gouvernement, jugé « satisfaisant » par la majeure partie des e-commerçants interrogés. Mais cela n’empêche pas les professionnels de craindre pour leur avenir, puisque 40% estiment ne pas pouvoir survivre économiquement à plus de trois mois de confinement.
Cela rejoint la crainte des consommateurs interrogés dans une autre étude, 82% étant pessimistes sur la situation économique que nous trouverons après la crise.
Dans cette perspective d’avenir économique assez inquiétant, les marchands en ligne n’en oublient pour autant pas les priorités actuelles et s’investissent en mettant en place des mesures de solidarité pour 40% des sondés, majoritairement pour les personnels de santé.
L’e-commerce est loin d’être épargné par la crise comme on aurait pu le penser au début. Le confinement réduit les besoins non-essentiels et donc les dépenses : la consommation des ménages baisse de 18% par mois de confinement, estime le MEDEF. 43% des français disent reporter à plus tard ou carrément abandonner leurs projets d’achat.
Mais c’est aussi cette incertitude économique que l’on décèle chez les e-commerçants que l’on retrouve chez tous les français : 40% des français pensent que leur métier est ou sera impacté par la crise (7 millions de salariés sont déjà en chômage partiel), 68% estimant que leurs revenus seront impactés pendant plus de deux mois.
Pensez à vous adapter à la crise et à faire le nécessaire pour limiter la casse pour votre e-commerce, en suivant nos quelques conseils dans un premier temps. Si vous êtes impacté, n’hésitez pas à nous envoyer vos témoignages ou à nous faire part de vos astuces pour garder la tête hors de l’eau. Bon courage à tous !
Sources : fevad.com, mckinsey.com, medef.com